Indifference against the machine sociale
Bientôt deux ans que je n'ai pas couché une ligne.
Depuis le temps, la même Marie qui se mariait jadis, attend un enfant.
Je ne sais pas si c'est déprimant ou juste fatalisant.
En deux ans, rien de neuf.
Quelques petits trucs quand même.
Un aménagement, une promotion.
Pas grand chose de neuf, ou plutôt pas de Grand dans le Neuf.
C'est peut être pas plus mal, car ce qui est considéré comme Grand maintenant est soit du conventionnel (mariage, enfants, baptème, adoption d'un labrador) soit profondément triste (mort, maladie et autres petites rejouissances morbides).
Ah si! un mort à mon actif, pas tout près mais qui commence à me hanter sporadiquement. Quel con de s'être barré juste avant cette crise internationale aussi!
Je n'écris plus, plus de temps surement, surtout plus de motivation hors contraintes professionnelles. Une flegme s'est emparée de moi, le sequoia que j'avais dans la main s'est transformé en baobab.
En même temps j'écrirai sur quoi? ce monde d'adulte capitaliste, petite pisseuse que je suis devenue? Sur les schémas classiques et navrants qui m'entourent ou comment calquer son pas sur celui de son voisin.
J'étais déjà pas bien originale "être original c'est essayer de faire comme les autres mais ne pas y arriver", je suis devenue tradi, sans le sere-tête vert velours dans les cheveux, mais avec la trouille de la marginalisation sociale... J'aurais mieux fait d'aller faire mes courses chez Cyrillus, plutôt qu'au Daily Monop' du coin à 22h, en payant 23€95 ma salade de crevette bio et sésame grillé au soleil non transgénique.
Dans deux ans, je serai la même, en plus aigrie, j'aurais cédé à la mode du tailleur, enlever mes bretelles et je porterai des chaussures à talon tous les jours ( et non pas 1 jour par semaine, mhh la rebelle!).
Mais il y a des bons côtés, le fric, la liberté d'acheter, consommer, ingurgiter, profiter sans regarder (ou presque) et puis c'est l'âge des apéros sociaux, des diners de couple, des vacances de jeunes adultes sans enfant qui peuvent partir loin et dormir dans des endroits pourrais (même si faut pas déconner, le roots c'est sympa mais seulement si un hotel 4 étoiles nous attend la nuit d'après).
We do need education, pour finir comme les autres.